Aladağlar / Yelatan (W Face) : Tête De Turk
Altitude maximale : 2600m
Dénivelé total : 550m
Dénivelé des difficultés : 400m
Cotation globale : TD [6a+/6a]
Cotation des longueurs : L1 : 5c+, L2 :5b, L3 : 6a, L4 : 6a, L5 : 5b, L6 : 6a ; L7 : 5c, L8 : 6a, L9 : 4c, L10 : 3b, L11 : 3b.
Qualité de l’équipement en place : Excellent équipement (Goujons inox), mais espacé : Coinceurs nécessaires : Friends n°0,2 ; 0,5 ; 0,75 ; 1 et 2 ; sangles.
Bibliographie : Comprehensive Guide To Aladağlar – Climbing, Trekking, Ski Touring – Recep Ince – August 2014.
Récit de la sortie : Un très bel itinéraire typé « montagne », ouvert le 11 juin 1993 par Denis Condevaux et Pascal Duverney, qui propose de rejoindre le sommet de ces magnifiques contreforts, en reliant au mieux, un système de ressauts et de murs raides et compactes, entrecoupés de vires, à la recherche d’une escalade homogène autour du 5c/6a, constamment intéressante, et variée en dalle, fissure, cheminée, dièdre et petits surplombs à prises franches. Descente sur un sentier tracé dans de vertigineux escarpements, et permettant d’accéder à la partie supérieure du canyon attenant, avant de rejoindre tranquillement la voiture. Une dernière voie d’escalade qui met un terme à cette formidable aventure humaine, forte et authentique, dans ces montagnes de l’Aladağlar devenues aujourd’hui, connues et reconnues pour leurs escalades exceptionnelles, la beauté de leurs paysages et la grande humanité de leurs habitants. Un grand merci à mes 2 compères, Audrey et Charlie, pour leur enthousiasme, leur bonne humeur quotidienne, et qui m’ont permis de vivre d’aussi beaux moments, riches en découvertes et rencontres. Je finirai par quelques mots de Nicolas Bouvier dans son livre « L’Usage du monde » pour qui le voyage est une forme d’ascèse : s’arracher à tout ce qui enferme, chercher dans le dénuement la disponibilité nécessaire pour rencontrer l’autre, s’ouvrir à la polyphonie du monde, accéder à « ces lieux privilégiés où les choses les plus humbles retrouvent leur existence plénière et souveraine ». Expérience exigeante où le bonheur, intense, se paie cher. « C’est le voyage qui vous fait, ou vous défait », écrit-il. « Le monde vous traverse et, pour un temps, vous prête ses couleurs. Puis se retire et vous place devant ce vide qu’on porte en soi, devant cette espèce d’insuffisance centrale de l’âme qu’il faut bien apprendre à côtoyer, à combattre, et qui, paradoxalement, est peut-être notre moteur le plus sûr ».
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